Trois jours après l’avoir découvert, petite conclusion sur ce nouvel Eurosat CanCan Coaster.
Pourquoi trois jours ?
Parce que le résultat de ces importants travaux est quelque peu… inégal.
Difficile de rendre un avis définitif sans prendre un peu de recule, recueillir quelques avis supplémentaires et se poser.
« Inégal », c’est un mot qui revient souvent quand on parle d’Europa Park, bien connu pour réaliser des choses absolument sublimes et techniquement à la pointe, mais où il manque souvent un petit quelque chose. Ici une faute de goût, là un manque d’efforts à un endroit ou à un autre, juste un, mais suffisamment visible pour être vu de tous, qui empêchent de s’emballer totalement.
Et sur Eurosat, c’est particulièrement le cas. En tant que coaster familial (dont la taille minimale reste fixée à 1,20 m, dommage), ce nouvel Eurosat rempli bien son contrat : le tracé est le même qu’avant, mais beaucoup plus doux. Le nouveau thème est une bonne idée : la nouvelle façade s’intègre bien mieux dans le quartier français que l’ancien ersatz de Space Mountain.
La file d’attente est le plus grand atout de CanCan Coaster : elle est sublime et chaque salle offre son propre style, et toutes regorges de détails. Il n’y a qu’à voir la porte-fenêtre au bout du couloir, qui fonctionne vraiment et donne accès à une extension de la file dans un jardin, au pied de la rivière.
Les références à l’attraction originelle devraient satisfaire les plus nostalgiques : le robot était tellement vieillot qu’il s’intègre parfaitement au style 1900 dans lequel on l’a caché, comme tout droit sorti de « Metropolis » plutôt que de « Star Wars ». Et surtout, la musique du lift est une sublime réorchestration symphonique du thème original, qui à elle seul pourrait justifier l’existence de cette nouvelle thématisation.
Mais alors, qu’est-ce qui coince ?
La décoration du ride. Après s’être inspiré du Space Mountain original, Eurosat reprends cette fois le concept du Rock’n’Roller Coaster de Floride, nous proposant une virée à travers la Californie, entre palmiers, panneaux d’autoroute et signe Hollywood.
Mais ici la déco est, d’une part, très peu présente. Et d’autre part, on hésitera pas à dire qu’elle est partiellement ratée. Si les nuages qui vous accueillent en haut du lift sont assez sympas, le rares gros éléments du décor sont tous d’un goût assez douteux : l’arc de triomphe et Notre-Dame-de-Paris ne sont pas convaincants. Sensés être des trompes-l’œil peints sur du bois et éclairés en lumière noire, il y a un gros soucis de réalisme : les trompes-l’œil n’en sont pas. Ce sont de bêtes peintures plates sans aucune tentative de faire croire à du relief quand ils sont éclairés en lumière noire. La cathédrale étant même à peine identifiable à cause d’un problème d’échelle.
Le fait de la revoir également pendant qu’on traverse l’arc-de-triomphe n’arrange rien. Les deux s’éclairent en même temps alors qu’il aurait fallu quelques capteurs de plus pour rendre indépendant l’éclairage de chaque élément. Et il y a peut-être également un soucis dans leur orientation par rapport au circuit (trop exactement perpendiculaire au rail, alors que le circuit est en courbe : on voit donc ces décors arriver légèrement de profil, ce qui accentue l’impossibilité d’y croire alors qu’ils ont plats). Enfin, la forte luminosité dans la sphère, en partie due aux éclairages des sorties de secours, n’aide pas non-plus à s’immerger.
Le ride reste agréable, parce que sa file d’attente est à se pâmer, comme celle du Voletarium l’an dernier.
Parce que le circuit est fluide.
Parce que se retrouver à stationner sur le nouvel aiguillage Mack révolutionnaire à 4 destinations et compter les rails autour de nous est kiffant.
Et parce que la musique du lift est magnifique.
Et pour quelques clins d’œil bien sentis à Space Mountain De la Terre à la Lune !
Alors oui, la décoration à l’intérieur du ride laisse sur sa faim, elle laisse même sceptique. Mais le parc en est conscient ! Et travaille dessus. Laissons-nous aller à quelques spéculations : peut-être que par manque de temps, toute la déco n’est pas encore en place ? Peut-être même tous les capteurs n’ont pas été installés ou activés, par manque de temps pour les synchroniser ? Ou peut-être leur faudra-t-il plancher sur de nouveaux éléments de décor à ajouter. Mais s’il semble évident que CanCan Coaster a été ouvert dans la précipitation, il nous paraît également évident que la fermeture hivernale début 2019 sera l’occasion d’améliorer la déco intérieure.
Et qui sait, peut-être aussi de transformer la salle de maquillage, située à côté de la sortie, en boutique ? Parce que si vous voulez du scandale, on en tient un : même pas de boutique à la sortie de l’attraction, en 2018 ! Ça, PERSONNE ne pouvait s’y attendre !
Compte-rendu sympathique, et je pense plutôt vrai de ce que j’ai vu (en photos et vidéos n’ayant pas encore été voir en vrai). Il faut qu’avouer qu’ Europa-Park est un parc génial par sa quantité de décors, d’attractions diverses…mais qu’il y a souvent du loupé, du kitsch, qui le rendent imparfait (heureusement, car sinon on n’aurait pas envie d’aller voir d’autres parcs^^).
Et j’avoue que le fait qu’il n’y ait pas de boutique à la fin est surprenant, il y a un espace à proximité qui semble prêt pour en accueillir une ou pas?